(photo trouvée sur le web) |
En exclusivité mondiaaaaaaale pour toi mon lecteur d'amour adoré, voici un des textes que j'ai écrit pour l'atelier d'écriture. Le thème était "l'écriture intime". Je partage donc en quelques lignes un souvenir d'enfance qui n'est autre que les prémisses de ma vie de star ^^. Voilà pourquoi, je le publie sur ce blog.
Bonne lecture !
PS : à prendre avec humour !
La confiance de l’art
D’aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours été une star. Et
une artiste. Tu as toujours su que tes créations bouleverseraient le monde.
Tu devais avoir quatre ans quand ta vraie nature a commencé à
s’exprimer. Tu avais hérité de tes trois frères et sœurs bien plus âgés un
morceau de tissu. L’étoffe blanche, avec par endroits des motifs géométriques
verts et orange, provenait d’un landau pour poupée qu’ils avaient cassé.
Du vestige de leur jouet, tu recréais un jeu. Non, pardon :
un art. Vêtue d’une simple culotte en coton blanche — peut être grise à force
de t’asseoir à même le sol — tu harmonisais l’étoffe dans de savants
arrangements de drapés et de nœuds autour de ta silhouette. Tu arborais tantôt
des tenues décontractées ou plus osées. Et surtout, tu défilais.
D’un pas enlevé, tu partais révéler au monde la nouvelle pièce de
la collection « printemps/été 1983 » tel que tu le vociférais en
déambulant dans le salon. Pour sûr, tu n’avais pas la démarche chaloupée d’un
mannequin professionnel mais ton enthousiasme à te trémousser du derrière
donnait le change.
Les toilettes du rez-de-chaussée constituaient ta loge de star et
ta résidence d’artiste. C’était là que tout se tramait : tu réinventais en
quelques secondes la mode féminine et la façon même d’être femme. Tu créais les
pièces de vêtements qui feraient loi cette saison là dans toutes les
garde-robes de l’univers. Ton imagination n’avait pour limite que les
dimensions de l’étoffe.
Parfois ton public — ta mère — se montrait sceptique et ne
décelait pas les changements d’une pièce à l’autre de ta collection. Bien peu
de gens sont capables de comprendre que l’essentiel réside dans les détails.
Que veux-tu, l’art n’est pas à la portée de tous!
À cette époque là, tu ne t’inquiétais pas de savoir si ta
silhouette rencontrait les normes en matière de mensurations. Tu n’avais ni
doute ni peur du ridicule. Tu t’amusais mais tu offrais ce sérieux dont seuls
les enfants sont capables : tu étais convaincue de ta capacité à éblouir
et transformer le monde par ton art. Avant même que ce ne soit tendance, tu
bâtissais tes œuvres à partir d’une matière première recyclée d’un vieux jouet.
Qui oserait dire que tu n’étais pas d’avant-garde?
Ahah ! c'est bien drôle ! bravo !
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